Toc toc toc...

Je ne sais pas revenir après les longs silences. Du moins quand je crois savoir qu'il y a toujours quelqu'un. J'aime à penser ce lieu comme une pièce vidée que l'on peut enfin revoir d'un oeil neuf, où l'on peut s'allonger au milieu du parquet pour compter sur les murs les traces noircies des anciens meubles. Ma paresse se donne l'excuse de longues pauses comme des méditations nécessaires mais en fait rien n'a changé. Je continue à me cogner les antennes sur le reflet de la vitre sans arriver à passer derrière et la perte de temps reste mon loisir préféré. Je continue à fermer à double tour les armoires trop pleines et à caler des piles de chosàfaire sur les couvercles de mes boîtes de Pandore. Je ne sais toujours pas lire les gens et comprends toujours trop tard les coups de pied sous la table - ce qui a le don de faire rire dans les salons après coup c'est toujours ça de gagné.

Tout de même j'apprends petit à petit à comprendre la valeur du temps qui passe et à prendre la mesure de l'absence un peu avant qu'elle ne passe le seuil de ma porte. C'est un peu difficile du coup parce qu'on commence à souffrir plus tôt et à crier silencieusement que non certaines gens ne devraient pas avoir d'autre vie en dehors de la nôtre, mais aussi on cesse parfois d'attendre demain et ça n'est pas plus mal.