Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)


Musique, fichtrediantre!

Tribune
Marguerite :
marie-pierre : J'ai été très intéressée par vos différentes remarque, vos extraits de livres et le commentaire que vous en faites. Tenez-moi au courant, merci.
Bien à vous,

Marie-Pierre Gauthier
Sendy : hi??
Sledymmenly : Today is good poorly, isn't it?

Réagir :
Nom
Adresse web

Grenier
Novembre 2009 : 1 article
Janvier 2009 : 2 articles
Novembre 2008 : 1 article
Juin 2008 : 1 article
Mai 2008 : 2 articles
Avril 2008 : 1 article
Mars 2008 : 1 article
Août 2007 : 1 article
Juillet 2007 : 2 articles
Juin 2007 : 5 articles
Mai 2007 : 1 article
Avril 2007 : 1 article

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Déblayage, première tentative

Les phrases me viennent quand je marche dans le froid entre deux bus, quand je respire la vapeur de ma douche brûlante, quand j'étends un à un sur des cintres les vêtements humides sortis de la machine, elles dansent comme des petits poissons dans une mare qui se dispersent dès que vous y plongez la main. J'ai en semblant d'épuisette un carnet désespérément vierge dans la poche. Non, pas tout à fait vierge - comme si on pouvait n'être "pas tout à fait" vierge, le peu que j'y ai écrit, pendant quelques trajets est juste affligeant de niaiserie. Et globalement sans intérêt.  Il suffit que je me mette dans l'idée d'écrire et tout ce qui avait pu germer sèche en un clin d'oeil ne laissant plus que trois expressions toutes faites et toujours ce vieux sentiment de posture. Certes, avant aussi, la bête une fois sanglée en phrases perdait toujours une bonne part de son lustre, mais il restait tout de même ça et là quelque chair à se mettre sous la dent. Pourtant depuis la rentrée, je me sens une fécondité intellectuelle et spirituelle que je n'avais pas éprouvée depuis des années. Peut-être qu'en me pressant le crâne suffisamment fort j'arriverai à en faire sauter l'écorce pour y triturer les lobes, peut-être tomber sur la partie qui s'amuse, dès que je m'asseois avec la ferme intention d'écrire, à substituer aux ébauches prometteuses d'une journée prodigue des stimuli animaux comme "Si je me faisais un truc à bouffer?", "Non en fait je vais aller me coucher" ou encore "Tiens y a pas le dernier épisode de Truc qui traine quelque part sur le net?" et, une fois cette faculté maligne isolée, y donner un grand coup de je ne sais quoi et espérer pouvoir enfin bosser.

Alors en désespoir de cause, je m'arme de patience. Je me dis qu'après tout ce n'est pas comme si je détenais l'oeuvre du siècle dans mes petits limbes persos, qu'on s'en cogne assez que j'écrive ou pas... Je me suis mise à apprendre la guitare juste pour le plaisir d'une activité sans enjeu autre que le simple progrès mécanique, l'exercice sans le regret de ne pas être virtuose, juste la sensation rassurante d'arriver à faire une chose un peu mieux que la veille. Cela m'a aussi permis de madeleiniser sur ma période lycéenne: les doigts froids qui se réchauffent sur la monotonie des gammes, mon reflet dans la vitre noire d'une petite salle tendue de moquette orange, les échos d'autres études répétées avec application dans les studios voisins. Profiter de la solitude entre quatre murs mal capitonnés et chargés d'électricité statique, après l'école, avant de retrouver le froid et la nuit déjà noire, puis la maison, le dîner. Apprécier le royal foutage de paix que ces quelques heures hebdomadaires vous accordent. 

Pourquoi alors enragé-je de ne pas arriver à écrire? Pourquoi veux-je à ce point écrire? Je n'ai rien à raconter, je ne pense pas avoir quoi que ce soit à apporter au monde, les mots "être publié" et "être connu" me font à peu près autant envie qu'un bol de porridge froid et les "maîtres" dont j'aurais peut-être aimé un mot d'approbation sont tous morts. La seule chose que j'aie est cette conviction de voir certaines choses, chez les gens, dans les mouvements de leur âme, dans leurs désirs et leur mauvaise foi, avec un peu plus d'acuité et de détachement que les autres, ainsi que de sentir comme une palpitation électrique quand je sens que je touche à la vérité d'une chose. Si seulement ça pouvait suffire.

Je suis plongée dans la correspondance de Flaubert et le bonhomme, avec la profonde et véritable sympathie qu'il m'inspire, me remplit d'un enthousiasme amer.

Au cas où vous ne l'auriez pas deviné, ceci a été écrit par WeepingWillow, à 00:50 Pour enrichir encore un peu plus la rubrique "Feuilles du jour, feuilles tombées".

Commentaires :

  Manu
04-12-08
à 13:40

L'apprentissage de la guitare est peut-être à l'origine de cette première tentative que je salue avec retard mais plaisir. L'instrument (surtout polyphonique) invite autant à la réflexion qu'à l'action. Pas de porridge froid sous la main ni d'approbation (n'étant que difficilement maître de moi même) mais au moins de la curiosité pour ces choses que tu écris voir chez "les gens" et de la sympathie (un terme très musical lui aussi) pour le désir enragé d'écrire. Garde l'enthousiasme et oublie l'amertume : aujourd'hui Flaubert ne serait pas lui même.


  Philooo
11-12-08
à 20:00

je trouve dans l'écriture de quelques lignes, de-ci de-là, un plaisir à dompter ce qui m'a toujours fait "peur", Et plus je le fais, moins j'en ai peur. alors bon, je tatonne, et je couvre le tout d'une illustration que je maitrise mieux, mais le plaisir est implanté, et comme toi, j'y pense souvent (et aucun carnet à porter de main)
Continue, WW, c'est aussi un immense plaisir de te lire, ne nous prive plus !!!



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom