Ca m'gave ça m'gave ça m'gave.

J'aimerais bien savoir pourquoi on ne m'a jamais dit des choses qu'n voudrait pas vraiment que je sache parce que tout simplement ça m'aurait fait quelque chose... Surtout qu'essayer d'ouvrir les vannes sans se soucier de son prochain c'est pas si facile et c'est presqu'aussi con que de s'asseoir devant un piano parce qu'on a vu que ça avait l'air simple il n'y a qu'à appuyer sur les touches. Et le crin-crin dorémifasollasimerdesibémoldo des gammes que l'on répète en pensant que demain on sera Berlioz. Ca m'emmerde, ce joueb aussi qui finira comme les autres en bibelot de poubelle.

J'ai décidé de me lancer en roulé-boulé dans la pente pour essayer de faire de mon corps une grosse boule de neige comme le capitaine Haddock mais la neige croustille en pellicules glacés qui me coupent les mains et les joues et je ne suis même pas encore arrivée à mi-pente que je me demande déjà "Qu'est-ce que je fous là?"

Je suis en train de lire le plus mauvais roman de la galaxie d'un auteur que pourtant j'admore et qui réussit à me prendre pourtant. Trois cents pages que je me tape de délires névroticoreligieux et j'aime ça. La honte.

J'avais dit qu'un jour, j'écrirai des contes pour les enfants et je n'arrive même pas à les endormir.

Je commence à capter l'autoroute de l'écriture intuitive, ainsi que l'imposture de ceux qui l'utilisent. C'est chouette, on passe pour un esprit génial à force d'être désorganisé et donc forcément créatif. C'est tellement facile. L'exploit, c'est de tenir aussi longtemps que certains. Frénésie, allezallez,on continue, je commence à peine à me chauffer. Encore Marcel, tiens bon!

Non mais pour qui on prend les gens j'ai même pas bu, on oublie les négations au passage et ça donne un côté gouailleur-gosse du plus bel effet. Et s'il y a des fautes d'orthographe on les fait passer pour des lapsus lourds et lourds de sens et bourrés de poésie ou de soudaines inspirations supra humaines... Aux chiottes les génies! J'ai parfois envie d'assassiner la littérature.

Ce serait l'histoire d'un gardien de musée qui va subrepticement rogner les oeuvres dont il a la garde pendant que tout le monde dort et un beau jour il n'y a plus rien. Et les gens qui ne se sont pas aperçus du changement continuent de venir admirer des tableaux vides.

"On confie toujours la garde du sérail à l'eunuque" Où est-ce que j'ai entendu dire ça?