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Pas envie de raconter ma vie ni de trouver des développement censés révolutionner la philosophie du sujet, pas envie non plus de me lancer dans la description toujours améliorée et "cette fois-ci définitive" de ma cabine intérieure. Il faudra pourtant que je m'y mette à celle-là, mais une autre fois...
none save me in the bodkin...
pitter-patter on the roof...
Je ne sais pas de quoi j'ai envie de parler mais une attraction étrange me retient vissée au clavier avec cette mélodie des Theatre of Tragedy dans la tête, peut-être leur meilleur morceau d'ailleurs... Une succession d'images trébuchantes comme celles d'un vieux film, avec ce grésillement en fond sonore et cette pluie sur la pellicule et des personnages qui avancent et bougent par saccades accélérées ce qui leur donne une tournure un peu grotesque, même aux plus tragiques... Ces femmes pâles et muettes aux yeux immenses, encore agrandis par la peur, l'amour ou l'inquiétude, la mélodie insistante du piano qui cacophonise le drame...
Une scène dans une forêt sombre aux arbres tordus et noirs comme tracés à l'encre, mais étrangement sans perspective, sans profondeur réelle, comme la page illustrée d'un livre pour enfant, un cadre à la fois inquiétant et doux, empreint d'érotisme tragique. Et cette maisonnette minuscule dans un écrin d'épines où la jeune fille aux yeux si noirs, à la robe vaporeuse, bien trop immaculée pour ce décor attend indéfiniment on ne sait si c'est son amant ou son bourreau... Ses joues se sont creusées sous l'érosion des larmes et son teint jadis uni comme l'émail a pris les nuances parcheminées des pétales flétris. Et la pluie qui tombe toujours, sur chaque image, en minuscules et anarchiques éclats de lumière sur l'écran, même à l'intérieur de la maison. Elle dont la santé est si délicate, comment supporte-t-elle toute cette pluie? Elle laisse finalement son ouvrage et quitte la maison, ses larmes dans les mains, poussée par la crainte, la lassitude ou la folie, on ne sait pas non plus... Au dessus de sa tête le ciel se fait plus sombre, gorgé d'une pluie menaçante, et c'est comme si sa robe, qui s'accroche aux broussailles du chemin presqu'invisible sous ses pieds nus brillait d'elle même, plus blanche encore que sa gorge et ses bras découverts qu'elle a croisés sur son coeur malade. Elle s'éloigne en trébuchant, légèrement voûtée, comme un frêle automate vers le fond de l'écran qui tressaute en un rythme syncopé, parmi ces arbres si noirs qu'on les croirait faux, portant quelque chose qu'elle serre contre son coeur... Bientôt elle est aussi petite et claire qu'un feu follet au milieu des ténèbres. Et l'orage qui gronde toujours au-dessus de sa tête...
A distance there is...