J'aime ses lettres et ses messages. Même s'ils me diffusent toujours une sorte de tristesse légère au milieu de tous le plaisir qu'ils me procurent, comme un goût d'inachevé, de trop vite fini aussi: on passe du temps à écrire, chercher le trait, la phrase qui traduira le mieux la caresse du coeur... Et la lecture, vorace, avale tout, d'un coup ou presque, toujours trop vite... Je continue à craindre chaque mot, à peser chaque phrase qui ressemblerait à un reproche, une déception, une ombre, même si je respire aussitôt à la suivante... Mais il est doux et piquant d'avoir ainsi peur de faillir... Prendre sa tendresse et les manières dont elle me la manifeste comme des cadeaux immérités, et chercher à lui rendre du mieux que je peux...

Relire, plus tard, et prendre le temps pour rêver la réponse avant de l'écrire.

Mais le temps passe trop vite. Encore et toujours.

Réflexions après réflexions, reste une tristesse en elle qui persiste et se précise... Des peurs d'enfance aux impuissances de femme, des morceaux avoués ça et là , éparpillés d'un revers de la main comme des anecdotes sans importance tandis que je renchérissais "oh pour moi tu sais, c'est passé très vite"... Et je me sens d'un coup très fière-à-bras ballants face à sa fragilité...