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Cette nuit, j'ai rêvé qu'un flot de sang noir s'écoulait d'entre mes jambes, inondant mes draps et le sol d'une large flaque sombre tandis qu'une douleur bouillonnante à l'intérieur du ventre me soulevait le coeur en vagues nauséeuses. Je n'ai eu que le temps de me retrouver par un instinct de somnambule au-dessus de la cuvette des toilettes pour vomir le peu que contenait mon ventre quasi-vide depuis 24 heures, avec dans la tête un flot d'images cauchemardesque de chairs et de figures obscènes où revenait tout le temps son visage fermé et cette pensée "En ce moment, peut-être..."
Le visage et les mains sous le robinet d'eau-froide, grelottante de fatigue et de faim -je ne savais pas que celle-ci pouvait faire vomir- je dissocie péniblement le rêve de la réalité... La douleur est bien là, se calmant par reflux progressifs, pas de sang... Je chasse son image déformée par le rêve et le délire, je chasse toute pensée le concernant "Prochainement..." non non non, ça ne veut rien dire et je m'en fous, désormais... Cette paranoïa me rappelle celle d'il y a trois ans, ça doit vraiment être hormonal... Si seulement il me répondait, cette attente me brûle les paupières...
La main de S. dans mes cheveux, réveillé... Sa voix qui me parle et ses mains qui m'essuient le visage et le cou... Je lui raconte le sang, il me rassure et nous restons les mains sur mon ventre à guetter un mouvement... Tout va bien, ça bouge, tout ce bruit a dû le réveiller... Je cherche à me rendormir, réfugiée contre lui.
Après un moment de somnolence indéterminée, je me relève en écartant ses bras pour ne pas le réveiller et j'écris ce que je pense être le plus rationnel.. Enfin, ce qu'on peut écrire de plus rationnel à quatre heures du matin entre deux hallus oniriques... Il y a trois ans, j'avais déjà eu, à le même période, cette capacité effrayante à produire des fantômes aux couleurs si réelles... Le problème est que je n'ai jamais su s'ils étaient fondés sur une intuition décuplée ou sur de purs fantasmes paranoïaques... Impossible de me rassurer totalement. J'en ressors avec le désir de me raccrocher à ce que j'ai de sûr, S., l'aîné, cet autre indistinct encore... Réalité patinée par le quotidien mais finalement douce à la paume qui l'a façonnée petit à petit... plutôt que d'accrocher des plumes de pigeon à des délires de petit salon croyant leur donner les ailes du sublime...