Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)


Musique, fichtrediantre!

Tribune
Marguerite :
marie-pierre : J'ai été très intéressée par vos différentes remarque, vos extraits de livres et le commentaire que vous en faites. Tenez-moi au courant, merci.
Bien à vous,

Marie-Pierre Gauthier
Sendy : hi??
Sledymmenly : Today is good poorly, isn't it?

Réagir :
Nom
Adresse web

Grenier
Novembre 2009 : 1 article
Janvier 2009 : 2 articles
Novembre 2008 : 1 article
Juin 2008 : 1 article
Mai 2008 : 2 articles
Avril 2008 : 1 article
Mars 2008 : 1 article
Août 2007 : 1 article
Juillet 2007 : 2 articles
Juin 2007 : 5 articles
Mai 2007 : 1 article
Avril 2007 : 1 article

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

On n'est pas dans le Cercle des poètes disparus, b****l!

Il n'est pas venu en révisions ce matin. J'avais pourtant rêvé de lui cette nuit avec une acuité troublante. Troublante au point que je me suis demandé un moment si je ne versais pas sans me l'avouer dans le cliché de la prof qui s'entiche du bad boy de sa classe. J'étais déçue qu'il ne vienne pas ce matin. Déçue car je ne sais pas si je le reverrai avant ses épreuves, déçue car j'aurais aimé le voir s'accrocher jusqu'au bout, déçue car j'aurais voulu lui donner quelques mots, d'encouragement. Parce qu'il m'a intriguée toute l'année. Parce que durant toute cette année, ses yeux étaient comme un aimant à polarité similaire aux miens, les fuyant et les faisant fuir tour à tour, mais toujours présents comme deux points obscurs et fixes au milieu du mouvement diffus des midinettes aux maxillaires en continuel mouvement. Présence étrange et silencieuse, légèrement à part, mais toujours attentive et grave, ne vous quittant des yeux que lorsque vous croisiez les siens.

Son âge - 21 ans, autant dire, à peine inférieur au mien- sa situation, bien entendu, le mettaient à part: il venait suivre les cours durant la journée et dormait en prison le soir. J'ai vaguement appris qu'il avait obtenu cette semi-liberté en plaidant coupable, ce qui lui permettait d'éviter la préventive en attendant son procès, ce qui aurait pris des mois, et de reprendre ses études afin de décrocher son Bac. Choix un peu cynique, à l'américaine en quelque sorte, "permis" par Perben II. Formulé comme ça, on dirait un exemple de clémence royale... De notre point de vue de prof, bien sûr, on trouve cela courageux, admirable, ce gamin qui plaide coupable pour pouvoir reprendre ces études, pour un peu, on le citerait comme exemple...

D'un autre point de vue - et il doit parfaitement le savoir - on peut le prendre pour un lâche... peut-être qui sait pour une balance, parce que la semi-liberté, pour un dealer de banlieue, on ne doit pas l'accorder sur une seule bonne intention... Et qu'alors, les lauriers pédagogiques...

Quoi qu'il en soit, il fut en quelque sorte irréprochable tout au long de l'année, quoiqu'invariablement silencieux en cours, dépassant en sérieux les meilleurs (hum) élèves et forçant le respect mille fois plus que la bimbo de base prenant visiblement le cours pour une pause entre deux séances de shopping. En même temps, ce n'est pas difficile: pour l'un, l'enjeu est on ne peut plus clair, pour les autres, légèrement moins et je n'ai rien à voir là-dedans... Je n'ai aucun mérite à m'attribuer en ce qui le concerne et c'est peut-être ça qui m'énerve au fond.

Etrangement, il s'est toujours refusé farouchement à passer à l'oral, séchant même les deux oraux blancs que nous avons organisés durant l'année. Après le premier, avec une vague excuse d'urgence dentaire, je lui avais proposé de repasser quand même, en prenant sur une heure de libre. Il m'avait rapidement répondu oui, avec une sorte de panique dans les yeux et j'ai alors compris qu'on ne le verrait pas au deuxième non plus. J'ose espérer qu'il n'est pas assez stupide pour se dégonfler lors du véritable oral.

Hier soir, il était justement convoqué chez l'hystéro qui nous sert de principal-adjointe à cause de cette absence critique au deuxième oral. J'avais pensé qu'elle me demanderait d'assister à l'entretien et bêtement, je n'ai pas imposé ma présence. En partant à six heures, je l'ai croisé qui attendait dans le couloir. Il m'a salué poliment comme à son habitude et j'ai eu envie de lui parler directement, de lui demander pourquoi... Et je me suis dit, un peu lâchement, que le discours qu'elle allait lui souffler dans les bronches lui suffirait amplement. Alors je me suis ravisée, après être restée un instant à quelques pas, à faire semblant de lire un truc sur les panneaux d'affichage. Que pouvais-je lui dire? 

Mais ce matin, même si ça n'a sûrement aucun lien, j'ai regretté.

Au cas où vous ne l'auriez pas deviné, ceci a été écrit par WeepingWillow, à 19:22 Pour enrichir encore un peu plus la rubrique "Feuilles du jour, feuilles tombées".



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom