Je n'arrive pas à me concentrer. J'ai l'impression d'avoir perdu jusqu'au fruit des quelques vraies heures de solitude que les soirées à la maternité m'avaient procurées. Les réflexions sur le sens possible de ces douleurs de vie, cette expérience si sanglante, si extrême, si dangereuse au fond, et pourtant tellement répandue, ne me parviennent plus que par platitudes à peine formulables. Mains trop lentes à écrire, et la pensée qui s'empêtre dans la syntaxe, comme d'habitude...

Je me perds dans l'éventualité d'un diagnostic d'autisme chez le petit - et dans les innombrables lectures que j'avale sur le sujet depuis quelques jours. Et dans tout ce que ça impliquerait, même si, dans son cas, ce ne serait qu'une forme légère et donc guérissable sans trop de mal (mais un peu quand même). En revanche, S. s'emballe, est déjà prêt à tenter tous les régimes censés améliorer cet état alors qu'on a même pas eu de diagnostic formel -forcément puisqu'en France ils n'y connaissent rien, c'est bien connu...

Arrête un peu... S'il-te-plaît....

Toute tentative de rationnalité de ma part est prise comme une autrucherie. Il me fatigue... Le pire est que tout ça alimente encore ses théories complotistes et que là ça ne me fait pas rire. Avant, d'accord, on suit de loin, en souriant, ça met un peu de romanesque dans les épinards... Mais là. M'amuse plus.

J'ai le vertige.