J'avais gommé tous mes projets pour te voir un peu. Ou beaucoup si tu l'avais voulu.

Restent la page blanche, les cigarettes et les verres qui s'amenuisent. L'année aura passé comme ça, à défaire, annuler, reporter et attendre... Se consumer, se vider pour attrapper un peu d'air...

J'ai parfois l'impression de vivre sur deux échelles de temps différentes, l'une qui passe à toute vitesse, où les gens et les choses s'entassent sans que je parvienne à leur accorder le soin que je devrais et qui finira par me filer entre les doigts en m'écorchant les paumes... L'autre s'attarde en blancs, en reports, en attentes, à tel point que parfois, elle offre l'illusion du temps qui s'arrête...

Je reste désepérément bloquée sur la seconde fréquence qui m'empêche de voir que je marche au milieu des ruines.