Joueb.com
Envie de créer un weblog ? |
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web. |
Impossible de dégager quelques heures, ces derniers temps, pour écrire quelque chose de consistant. Malheur de ne pouvoir être seule quand on le désire... Surtout malheur de n'avoir qu'un PC pour deux. Enfin, dimanche matin, déjà bien avancé -misère! après un bain chaud bercé par la lecture de Peter Pan, ouvrage d'ailleurs plus étrange et bizarre que merveilleux, j'essaie de recoller toutes mes petites idées de la semaine.
Très, trop sommeil ces derniers jours. Y a-t-il un effet d'accoutumance? Il me semble que plus je dors, moins je me repose...
Tiens, et puis pour Noël, j'ai offert à mon jouaibe un compteur de visites... Vanitas...
Fulminances à propos d'une conférence donnée aux élèves sur les ravages de la musique rock dans leurs petites têtes brunes... Si seulement ils écoutaient du rock, bordel... Entre sublimâneries et bourdes monumentales de la part du conférencier (soi-disant ancien vice-président des radios de France...) du genre "Les Rolling-Stones, un groupe des années 30"... Ach so... Conclure que finalement la musique classique adoucit les moeurs, citant que "après le Requiem de Mozart, on n'a pas envie de sauter par la fenêtre" On voit qu'il ne l'a jamais écouté bourré à deux heures du matin... Il ne fait non plus aucun doute que la musique de Wagner a adouci les moeurs du IIIe Reich... Quand à la musique de Bruckner ou celle de Malher, je me demande toujours pourquoi elles ne se trouvent pas sur la compil "Relaxez vous avec le Zen"...
En repensant à cela je me suis retrouvée six ans en arrière, en hypokhâgne à la Légion d'Honneur. Nos chambres étaient situées dans l'aile du cloître qui longeait le flanc Sud de la Basilique. Nous bénéficiions d'une petite cuisine dont la fenêtre donnait presque en plein sur l'une des monumentales rosaces de l'édifice, ainsi que sur les vitraux de l'abside, presque à la portée d'un saut téméraire, qui eût fait fi de la vingt-trentaine de mètres qui plonge du rebord jusqu'au sol.
Un soir orageux que je profitais des quelques instants de répit offert par un mug de nescafé dégueu et d'une cigarette avant de me remettre à plancher sur je ne sais quelle dissertation, je fus frappée par les échos de l'orgue que m'apportait le fenêtre grand'ouverte. Happée par les roulements de cet instrument d'apocalypse, que les grondements sporadiques du tonnerre rendaient particulièrement inquiétants, je vins m'asseoir sur le rebord de la fenêtre, les jambes nues dans le vide, les yeux rivés aux verrières éclairées de l'intérieur, à peine protégée de la pluie par le bord du toit au-dessus de ma tête.
Je ne sais pas ce qui était joué, ni par qui, ni pour quoi, je ne sais pas non plus combien de temps cela dura. J'avais les oreilles pleines de fureur religieuse et les yeux hypnotisés pas la trace vertigineuse de la chute des gouttes de pluie dans le vide sous mes pieds, les mains tétanisées agrippées au rebord intérieur de la fenêtre, pendant que mon esprit semblait s'être égaré dans le dédale obscur des arcs boutants, ballotté par le flux et le reflux d'un concert d'outre-monde. Les éclairs sporadiques simulaient les éclats de fusées éclairantes plaquant des reflets froids et métalliques sur les reliefs du bâtiment.
Je crus un instant en ce Dieu de colère, Sabaoth Dieu des armées.