Ca fait plusieurs jours que je n'écris rien, pour une seule raison: j'attends... Et je viens de me rendre compte que je me suis bêtement trompé d'adresse. Ce que j'ai écrit, au pire, c'est ici que j'aurais dû le laisser, au lieu de l'envoyer Dieu sait où... Voilà, une conversation qui s'amorce, des questions qui ressurgissent et des réponses longtemps cherchées qui se dessinent soudain avec une netteté jamais espérée. Mais c'est trop tard. Je n'ai pas envie de me répéter. C'aurait eu du sens avec quelque chose comme un écho, même le plus ténu. Les confessions n'appellent rien d'aussi long en retour. Juste un mot en guise d'absolution. Encore aurais-je eu la certitude d'avoir "confié mon secret au creux d'un arbre"... Je me suis laissée abuser par une ombre, qui, comme la plupart de celles-ci, ne nous laissent en fait entrevoir que le reflet de nos propres fantasmes comme ces conneries de nuages ou de tâches d'encre. On m'y reprendra, tiens.

Je ne me sens pas déçue, j'enrage juste de m'être gourée, d'avoir, au fond, été... déplacée en quelque sorte. D'avoir tellement sué, pleuré si longtemps sans parvenir à formuler ces choses toutes bêtes qui sont alors venues naturellement, trop facilement... hors de propos, probablement. Pas comprises, laissées de côté comme une correspondance mondaine qu'on enterre indéfiniment sous le fallacieux prétexte d'y répondre plus longuement... mais plus tard...

Je ne sais plus qui définissait le ridicule comme l'art d'être mal à propos. C'est ainsi que je me sens. Qu'est-ce qui m'a pris? Mal m'en a pris.