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L'univers de Poudlard, je le reconnais, n'est pas sans dégager un peu de poésie, avec ses escaliers baladeurs qui ne sont pas sans faire penser aux dessins d'Escher, son immense réfectoire au plafond firmamentesque et quelques autres décors léchés au détail près...
Après l'accueil des bizuths et la répartition dans leurs maisons en fonctions de leurs capacités personnelles (dont la fortune parentale si j'en crois la maison au doux nom de Serpentard), les élèves font donc connaissance avec leurs profs et les différentes matières qu'ils enseignent, TP de potions, IDD Lévitation et cours de Métamorphose, sans oublier le cours de vol en balai, orchestré par une prof avec exactement le même look que toutes les profs d'EPS que j'ai eues durant mon parcours scolaire, tiens... Bref, moi qui croyais que la magie était une affaire d'initiation, la quête de toute une vie, l'acquisition d'une connaissance de sa propre nature et de l'âme du monde, avec le lien particulier qui unit le disciple à son maître... Eh ben non! ils sont produits comme des poulets en batterie (parce qu'ils sont nombreux, les bougres!), formatés par un enseignement collectif, subdivisé en matières, avec des profs façon Jules Ferry...
Le pire dans tout ça, c'est que le Harry, il réussit tout du premier coup fingers in the nose, mieux que surdoué, il a la science infuse... Pas mis à l'épreuve, pas une seule fois en difficulté (ah, si, en cours de potions où il ne connaît rien, mais il s'en fout car ce handicap ne lui servira absolument à rien dans sa victoire sur le méchant et en plus, ce n'est que coeff 2 et c'est d'ailleurs l'inutilité de cette matière qui doit justifier l'aigreur et l'antipathie du prof qui l'exerce, c'est bien connu.) Bref, pendant ce temps, il reste quelques boulets (dont le déficit intellectuel semble automatiquement compensé par un surplus de masse graisseuse selon une loi qui m'échappe) sympas mais un peu cons qui doivent justifier l'utilité de l'école puisqu'il semble que Harry n'en ait pas franchement besoin, lui...
Ceci dit, cela me rappelle les nouveaux dogmes de la pédagogie telle qu'on l'enseigne dans les IUFM et dont le petit Potter me semble l'illustration parfaite: avant, on pensait (honte à ces esprits réactionnaires!) que l'enseignant détenait une forme de savoir qu'il devait inculquer à l'élève; aujourd'hui, le prof est vu comme un simple "médiateur entre l'élève et son propre savoir" (je cite les textes officiels). En gros, nos têtes blondes savent déjà tout, mais comme Harry Potter, ils ne le savent pas, et le boulot du prof, c'est de lui faire savoir... Ou alors, c'est de lui enseigner des trucs qu'il sait déjà... Je vous laisse juge. Mais d'expérience, j'avoue que j'aimerais vraiment que ce soit aussi simple...
Bref, pour finir, je crus vraiment qu'Harry serait parfois mis à l'épreuve, qu'il connaîtrait des échecs, handicapé par sa méconnaissance de son identité, par exemple, comme beaucup de héros orphelins, se servirait de son habitude de l'adversité pour s'en sortir, nenni! Il est tellement doué que des profs vont jusqu'à lui jeter des sorts pour qu'il perde un match... En même temps, pour ce fameux match, il a reçu le dernier modèle de balai Nimbus 2000 offert par le dirlo dont il est évidemment le chouchou, alors que les autres n'ont que des vieilles guimbardes. Facile, avec ça...
Bref, si je devais résumer mon sentiment, je dirais que HP (initiales lourdes de sens, arf!) est à peu près aussi intéressant que de jouer à un jeu vidéo en mode invincible: certains peuvent trouver ça jouissif, moi je trouve ça sans intérêt, reflet d'un imaginaire pourri par le consumérisme et la réussite facile.
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