Je ne compte plus les longues minutes passées et repassées à contempler ce blog d'un oeil vaguement torve comme si l'inspiration allait ainsi me sauter à la gorge, sans avoir pour autant l'énergie de le mettre à jour... Des chose à écrire, pour ça oui, j'en ai... mais elles ne m'ont pas convaincue de leur intérêt littéro-introspectif alors je les laisse s'évaporer. Je m'étais dit qu'il faudrait reprendre sérieusement le récit des rêves qui m'arrivent la nuit. Mais que je crois que je n'aurais pas dû lire Castaneda, en fait... Depuis que j'ai lu son Art de rêver, je bloque sur la visualisation de mes mains et j'ai l'impression qu'à force, je ne fais plus aucun rêve. Enfin, plus aucun dont je me souvienne. Ca m'apprendra à vouloir jouer les chamanes de salle de bains, sans blague!

Mes déboires pédagogiques s'étant réglés dans l'indifférence absolue, je navigue de nouveau sur mer d'huile...

Je crois que je m'ennuie.

Parfois, j'aurais bien envie de me pinter la tête au rhum ou à la vodka avant de me rappeler que j'ai de nouveau un(e) petit(e) locataire qui pourrait ne pas apprécier la plaisanterie.

S. recommence à chanter le refrain du "Faut se casser à l'étranger, marre de ce pays pourri"... Il aurait peut-être moins envie de s'en aller s'il trouvait un boulot. Pourquoi a-t-il choisi le journalisme aussi? Pourquoi ne me suis-je pas casée avec un mec dans la banque? Réponse contenue dans la question, je sais. Mais parfois j'aimerais bien qu'il comprenne que l'idéalisme ne nourrit pas une famille...

Je continue tant bien que mal - non, plus mal que bien - à être le pilier financier et administratif de nous 3, 33 alors que ce n'est PAS DU TOUT ma vocation et je commence à saturer.

Je me sens gagnée par cet énorme cafard qui vient me faire sa petite visite de courtoisie à intervalles plus ou moins longs, et comme d'habitude, je n'ai aucune épaule sur laquelle me reposer ou pleurer. Et je me rends compte que je n'en ai jamais eu tant tous ceux qui étaient dans mon entourage à ces différents moments avaient, soit autre chose à faire, soit n'avaient pas besoin d'entendre mes chagrins en plus des leurs. Pas envie encore une fois d'appeler prête à fondre en larmes pour m'entendre dire "Excuse moi, je suis sur un truc hyper important, je te rappelle dans une heure"... Parce que dans une heure, comme d'habitude, je me serai débrouillée, j'aurai baygonisé mon cafard toute seule et je serai de nouveau prête à faire ma bonne figure de petit soldat. Avec Maman, c'était pareil: "Tu attends que j'a couché ta petite soeur, vérifié que tes petits frères se soient lavé les dents, aidé le grand à résoudre son problème de maths et je viens te voir". Une fois là, bon alors, qu'est-ce que tu as? Plus rien, j'ai reflanqué une pelletée de terre sur le tout, on ne voit plus rien, merci d'être passée.

La seule fois où je lui avais finalement parlé - écrit - d'un problème intime, mon premier amour déçu, tombé en miettes sans avoir jamais existé, la seule phrase réconfortante qu'elle trouva fut alors: "De toutes façons, tu n'as rien perdu, il n'est absolument pas de notre milieu..." Depuis, je n'ai plus jamais essayé, ni avec elle ni avec d'autres...