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Léger cafard. Toujours le même, avec en plus un nouveau -long- silence de M., sans doute quelque part entre la Suisse, l'Italie et le 4e arrondissement... J'eus bien un coup de fil à la rentrée, mais je ne l'ai pas vu depuis le soir du 14 juillet -nan, pas au bal des pompiers! Dernière entrevue qui me semble encore plus lointaine avec les changements de décor, d'accessoires et de personnages. Outre que je traînais encore mon ventre gravide, j'ai le souvenir d'un panorama de toits orangés vus depuis l'une des coursives du centre Pompidou, avec une netteté de tons et de lignes assez rare pour l'atmosphère parisienne d'un mois de juillet, ponctué de quelques pétards de jour anticipant la célébration d'un trouble anniversaire.
Aujourd'hui, un froid humide recouvre ce même paysage d'un lavis de gris sale à l'image de mon humeur.
Vu un film idiot hier soir avec S., que nous avions téléchargé en lieu et place d'un autre. Nous n'avons même pas su le titre de celui-ci. C'était une connerie de scénario darwiniste sur des cafards génétiquement modifiés qui auraient muté à toute vitesse jusqu'à devenir des p***ains de bestioles géantes dévorant les clodos dans les sous sols du métro new-yorkais... A priori, aucun lien entre ces bébêtes et le mien, de cafard, si ce n'est ce personnage (assez peu exploité dans le film d'ailleurs), un petit garçon passant son temps à imiter le pas des passants en frappant deux cuillères l'une contre l'autre, capable de reconnaître le modèle de chaussures avec pointure et tout de n'importe quel quidam rien qu'à l'oreille... Sa manière de regarder les choses d'un air absent, de répéter compulsivement le détail qui l'absorbe, son air de ne pas écouter les questions de son père, qui s'évertue à le faire participer à sa tâche, tout en sachant qu'il n'aura d'autre réponse qu'un silence ou une réflexion obsessionnelle sur les chaussures des gens... S. et moi ne savons que trop qui cela nous a rappelé et je me suis endormie le coeur un peu serré.
Je m'empêche difficilement de guetter chrono en mains les réactions de la petite en craignant le moindre retard, et si elle suivait le même chemin? Ou bien si elle ne le suivait pas et si elle finissait par dépasser son aîné? Parfois, j'ai l'impression de lui en vouloir, pour ne pas "fonctionner" correctement et ce genre de sentiment m'effraie...
En conséquence je m'embulle un peu plus avec eux deux pour oublier tous ces autres qui grandissent mieux, qui pensent mieux, qui savent mieux... Tous ceux qui ont eu le bon goût de dire, quand le mot fut lâché officiellement par S. et moi, "Ah mais vous savez, ça fait tellement longtemps que je pense à ça aussi et que j'ai essayé de vous le dire mais vous n'étiez pas prêts à l'entendre..." ou autres finesses dans le genre je-savais-mais-j'ai-pas-dit-mais-maintenant-que-vous-savez-je-le-dis-même-si-ça-n'apporte-rien-au-moins-vous-savez-que-je-savais... J'en ai marre de recevoir des "conseils" que je n'ai pas demandés, du "j'ai parlé à une amie qui connait une amie qui" au "vous êtes sûrs que le médecin que vous allez voir est bien?" "vous ne voulez pas que je prenne rendez-vous pour vous?"... Alors que l'on fait déjà tous seuls tout ce qu'il y a à faire dans le domaine du supportable pour un enfant de cet âge... Pourquoi ne puis-je m'empêcher de traduire toutes ces manifestations du "Je me fais du souci pour votre fils" par un "Je trouve que vous ne vous faites pas assez de souci pour lui"?
Dieu merci, S. est passé maître dans l'art d'envoyer plus ou moins aimablement paître les bons Samaritains qui n'ont pas été sonnés et ça me soulage quelque peu...
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