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Musique, fichtrediantre!

Tribune
Marguerite :
marie-pierre : J'ai été très intéressée par vos différentes remarque, vos extraits de livres et le commentaire que vous en faites. Tenez-moi au courant, merci.
Bien à vous,

Marie-Pierre Gauthier
Sendy : hi??
Sledymmenly : Today is good poorly, isn't it?
Damien : Merci

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Funny Games, de Michaël Haneke
--> Pas franchement funny

Hier soir.

S. mettant le film: Tu vas voir, c'est génial, bon, ça fait peur, mais c'est de l'humour noir, c'est excellent.

Moi: Ca fait peur? Mouerf, je suis capable de regarder l'intégrale Romero en mangeant du steack tartare, moi...

S.: Non mais là, c'est de la terreur psychologique.

[Moralité: et comment!]

Au bout d'une heure de film.

Moi, d'une voix un peu étranglée: "Comment tu peux trouver ça excellent? C'est carrément abject, oui!

S.:  Euh, ben quand je l'ai vu la première fois il y a longtemps, j'avais bien aimé, mais là, en le revoyant, je trouve ça horrible en effet...

Moi: Et ça continue comme ça encore longtemps?

S.: A peu près oui... Tu veux qu'on arrête?

Moi: Je veux bien oui...

Bref, rarement un film m'a laissé une telle impression de malaise et d'écoeurement. J'en ai cauchemardé toute la nuit. Alors, certes, c'est un bon film, j'entends un film efficace et j'imagine avoir ressenti exactement ce que le réalisateur a voulu faire ressentir, mais on ne m'y reprendra pas à deux fois. Ce matin encore, il me poisse le cerveau.

Alors, j'essaie de prendre de la distance avec une approche intellectuelle: ce film est en fait l'allégorie des gens qui laissent entrer le mal chez eux par naïveté d'abord, par faiblesse ensuite blabliblablu...

Ou par une approche humoristico-agressive: le premier voisin qui sonne chez moi pour me demander des oeufs, je lui défonce la tête à coups de poële avant même qu'il ait eu le temps de réagir...

La deuxième marche mieux...

 

EDIT:

Trèves de blagues. Après une journée hantée par ce film, je pense enfin en avoir compris le sens et le but véritable d'Haneke. En définitive, ce film m'a fait penser à . Le spectateur est le cobaye du réalisateur qui, jouant sur l'habitude de la violence et du voyeurisme au cinéma, teste notre capacité à endurer, à accepter, depuis notre fauteuil, l'insoutenable. En y réfléchissant, les victimes dans le film, sont en partie consentantes, du moins au début, ne ripostant que faiblement aux premiers indices de malaise, puis, la menace augmentant, se plient aux "jeux", sans doute dans l'espoir illusoire de voir tout cela cesser. Le spectateur a la même attitude, confortée par l'illusion d'en sortir, lui, indemne, puisqu'il sait qu'il regarde une fiction. Le tour de force d'Haneke est justement de très vite briser cette illusion: on en sort indemne physiquement, certes, mais moralement, psychologiquement, non. Nous commençons par être les complices, curieux et un peu voyeurs des deux angéliques psychopathes, qui nous prennent régulièrement à parti, pour ensuite devenir leurs victimes. ou plutôt les victimes de notre goût morbide du frisson et du sordide.

Je pense que le film d'Haneke est un film qui ne doit pas être vu. Je m'explique: je ne suis pas en train de dire qu'il faut interdire ce film, je veux dire que ce film a pour but de ne pas être vu, ou plutôt de tester le spectateur sur sa capaciter à exercer la seule faculté qui le différencie des personnages: sa liberté. Ici, sa capacité à arrêter le jeu, en quittant la salle, ou en éteignant son poste.

Je n'ai pas vu la fin du film, et considère même en avoir trop vu, mais je sais comment cela finit (honnêtement, je ne me suis pas attendu une seule seconde à un happy end!) mais il y a un détail dans la partie que je n'ai pas vue, mentionné dans ce que j'ai pu lire sur le film ensuite, qui conforte mon point de vue: il s'agit d'une audace narrative mettant en scène l'objet symbolique, le "sceptre" de l'homme moderne, en l'occurrence une télécommande, dont l'un des tueurs se sert pour "rembobiner" une partie de l'histoire où les victimes auraient eu une chance de s'en sortir, afin de modifier l'histoire et leur ôter cette possibilité. Alors que le tueur s'en sert pour mieux achever ses victimes et le spectateur-cobaye avec, n'est-ce pas une invitation pour l'homo telephagus à user du même pouvoir?

En recherchant des avis sur ce film, je suis tombée sur des critiques de spectateurs, dont quelques unes (deux en tout) m'ont tout de même un peu effrayée: l'une enthousiaste, du genre "C'est trop de la balle, j'avais pas eu aussi peur au cinéma depuis longtemps!" et une autre "C'était nul, y avait pas assez d'action, des plans interminables où il ne se passe rien, je me suis ennuyé tout du long... Si l'expression "plan interminable où il ne se passe rien", désigne le très long plan fixe qui justement m'a poussé à arrêter l'expérience, je m'interroge vraiment sur le sens moral et critique de cette personne.

Au cas où vous ne l'auriez pas deviné, ceci a été écrit par WeepingWillow, à 10:02 Pour enrichir encore un peu plus la rubrique "Feuilles du jour, feuilles tombées".

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