Je perds mon temps avec une prodigalité déconcertante ces jours-ci... J'eus pourtant quelques belles plages, heures précieuses lissées par le sommeil - trop rarement - conjoint des deux petits. Passées à regarder "comment" font les autres, à finir par me dire qu'en fait, je pourrais faire pareil moi aussi, que je n'en suis pas très loin, qu'en fait, je pourrai (sans s) faire pareil bientôt, on va voir, dès que je m'y serai mise... Et... Votre temps est écoulé, ma bonne dame.

La première des humilités est sans doute de savoir se mettre au travail, laisser tomber les hésitations prétendûment modestes et retrousser ses manches...

Je ne sais pas parler des belles choses, je ne sais pas dire ce qui m'attendrit le coeur, et dont mes journées sont pourtant pleines... Ces choses qui, énumérées au jour le jour se perdraient sans doute dans l'indifférence sirupeuse et universelle des parents comblés... Mais que j'aimerais parfois garder, dépouillés des accidents d'un nom, d'un moment ou d'une appartenance, épurés par le trait du conte... Un petit garçon aux airs de lutin, qui parle dans une langue inconnue aux ombres chinoises qu'il dessine sur le mur, une petite fille qui sourit si fort que ses joues lui ferment les yeux...

S., pendant ce temps, prépare activement la fin du monde et tout e qu'il faudra faire quand elle arrivera... "Quand tu entendras que... il faudra alors que tu... et les petits... et surtout tu ne... Et il faudra..." Il faudra lui dire surtout que je ne suis pas Sarah Connor.