Odeur de chairs, odeurs de peau, trop humaines alors qu'on les voudrait douces et glissantes comme l'idéal. Brûlure des caresses qu'on ne désire plus, dont on ne veut pas et qui vous attachent au sol. On ne sait jamais assez ce qu'est le poids du corps. Ecoeurement des désirs si seulement, plus jamais ascèse ascèse! Vide, plus rien qu'une bure et des pieds nus, la caresse sans pensée de la terre ou de la pierre sur les paumes.

Plus envie.

Voir son corps se dissoudre en milliers de ruisseaux sanglants pour oublier ou tenter de refouler le vomissement qui sourd à l'orée des dents. Se reposer les yeux dans ce rouge profond, mystique pour se guérir la vue de ce rose marbré de paleurs, ourlé de suintances, visages béants ouverts sur la mort.

Pas de larmes, ridicule du remords. Conscience, conscience. Douleur millimétrée qui vous ramène petit à petit au réel, saignée spirituelle, évacuer ces humeurs de bile noire trop chargée et brûlante de fièvre.

Rogner, peau après peau, jusqu'à l'âme ou ce qu'il en reste. La voir peut-être encore blanche et effilée comme une amande pourquoi pourquoi lui a-t-on mis un corps? Pourquoi cette idée aussi efficace que de vouloir garder une pièce d'or dans une cuve de mercure? A celui qui gardera la sienne le plus longtemps. Le jeu n'est pas juste, ça rime à quoi? Pourquoi, pourquoi jouer à être sauvé? Un bizutage à l'échelle de l'humanité toute entière. Pourquoi nous mettre ce truc entre les mains pour passer les siècles à nous dire attention ça brûle!

Je n'en veux plus, merci, on ne peut pas le rendre... Repos, repos, repos de la solitude, volontaire ou forcée, caresse apaisante de l'écorce.

Sourire du corps qui rejoint la terre, face au ciel dans lequel le regard peut enfin monter.

Sommeil éternel de tout le reste.