Parce qu'il faut quand même écrire un peu tous les jours.

Curieux la capacité qu'ont les choses, plutôt que tenir debout à leur place, à s'atomiser, se vautrer, s'avachir, se disséminer en petits morceaux qui se logent fatalement dans les coins pour taper le carton avec des moutons poussiéreux. Toute cette poussière était corps, il y a plus ou moins longtemps. On se désagrège à une vitesse...

Une place pour chaque chose.

Et toutes ces petites merdes, pourquoi n'ont-elles pas une place? Si elles en avaient toutes une, franchement, ce serait un beau bordel de places. Faudra que je parle à Arthur-Martin des vertus ménagères du lance-flammes. Deux questions, face à ce petit bout de truc métallique auquel je devine une origine ou une destination technologique qui m'empêche de le jeter tout bonnement à la poubelle de crainte d'être obligée après cela de porter le deuil d'un des atouts du confort moderne: ça sort d'où? Ca va où?

Des papiers, des papiers. Des monceaux d'ailes de papiers agrémentées de numéros de téléphone tracés hâtivement d'une écriture mal assurée, forcément, on tenait le combiné de la main droite, et ce postite qui fuit sous le crayon, bref, qui c'est déjà? On le met de côté mais à la longue, il y a trop de trucs "de côté", ça déborde de trucs mis de côté... On se demande même où est le milieu, à force.

Piles, empiles, piliers, empilages, pilotis, qui était Daniel le Stylite, déjà? Ca glisse, ça croule et j'ai la flemme de les ramasser une fois de plus. Dans cette maison, on ne range pas, on déplace. Il n'y a rien que je déteste plus que le "Ca peut toujours servir".

Allons bon.