Jeudi donc, je ne peux mettre le petit à l'école et, vu que déjà pas mal d'heures de cours ont sauté avec la grève de vendredi plus le blocus de mardi, je n'ai pas envie d'en annuler encore ça commence à faire beaucoup. La responsable des études que j'ai au téléphone me dit "Amène ton fils, d'autres profs le font, on trouvera bien des collègues pour garder un oeil sur lui pendant tes heures" Et malgré ma réticence et la petite voix dans ma tête qui me hurle "Mauvais plaaaannnn!!!", je m'y résouds faute d'une meilleure idée...

Et bien sûr j'aurais dû écouter la petite voix et ma flemme. Parce qu'évidemment, si le matin tout s'est relativement bien passé, l'après-midi il n'y avait personne qui puisse le garder pendant la dernière heure et demie. Il a donc fallu que je l'emmène en classe.

Conclusion: plus jamais.

Pourtant j'avais prévenu quelques élèves à la récréation, leur demandant expressément d'être particulièrement calmes et leur évoquant la situation en deux mots. Ils promirent. Sauf que...

[...]

En fait, je n'aurais pas imaginé que les cris de mon fils pourraient les faire rire.

Ecoeurée, je me serais gifflée en rentrant. Cela m'apprendra à vouloir jouer les Mère Courage plutôt que de rester un jour de plus à la maison.

Le lendemain, deux mots. Deux mots seulement. Deux mots même pas en français qui mettent fin à un projet après à peine un mois d'existence. Un projet qui m'a fait me battre avec mon homme plus d'une fois, réduire mon temps de sommeil, et bâcler tout un tas de choses à côté, mais parce que CE TRUC LA, je ne voulais pas le rater... Deux mots qui ruinent aussi sec ma prétention à vouloir être prise au sérieux. Puis un silence persistant les jours suivants qui met fin à mes yeux à presque quatre ans d'amitié, pas eu le courage, pas eu la patience, peut-être...

Voilà le bilan:

Mère: incapable.
Prof: ridicule.
Femme/Epouse: négligente et indigne de confiance.
Meilleure amie: ingrate et lâche.

Blogueuse: ta gueule.