Joueb.com
Envie de créer un weblog ? |
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web. |
Si redécouvre les vertus du brouillon, j'en constate aussi certains inconvénients: j'ai écrit quelques pages hier soir, sans réfléchir, après avoir traîné toute la journée un coeur en berne... Ce matin, je n'arrive pas à en déchiffrer le tiers...
Ce n'étaient rien que de vagues bovarysmes après la énième version de la même histoire, qui me fut confiée par bon nombre de mes mâles amis et d'autres... Il s'agit toujours d'une fois "il y a longtemps" où ils sont tombés éperdument amoureux d'une jeune femme, jusqu'à l'obsession. Et bien sûr, celle-ci n'a cessé de les faire souffrir, ne pouvant jamais se rassasier de toutes les preuves d'amour et d'adoration prodiguées par les malheureux, les baladant immanquablement d'étreintes passionnées en déchirures hurlantes. Le résultat est toujours - quasiment - le même des années après: "Aujourd'hui, quand je pense à elle, ça ne me fait plus rien..." Ca ne te fait plus rien, mais tu gardes encore le souvenir de cette passion, comme d'une période de ta vie -même si tu ne l'avoues pas - où tu t'es senti plus vivant que jamais... Alors qu'importe si tu ne sens plus rien aujourd'hui, l'oreille à qui tu la confies ne pourra retenir que ce souvenir, et à la longue, cette oreille, ça l'emmerde. Ca l'emmerde parce qu'elle, elle n'a jamais suscité d'aliénation semblable, elle n'a même peut-être même jamais fait souffrir un homme. Et elle finit par se demander s'il faut toujours être une petite conne immature, égocentrique et ingrate pour se faire adorer... Si, au lieu de chercher à rendre son amant heureux en se montrant accomodante et complice, elle n'aurait pas mieux fait elle aussi de s'essuyer les pieds sur son coeur, le presser jusqu'à en faire jaillir la douleur créatrice plutôt qu'un vague bonheur narcotique?
Et pourtant, je n'ai jamais eu envie de m'identifier à ces petites dindes dont la littérature est remplie, préférant rêver à être la fidèle, celle qui reste après toute les autres. Mais au bout d'un moment, il faut bien constater qu'il n'y a que la première espèce qui a les honneurs de l'art. Alors, parfois, comme hier soir, j'aimerais bien aussi avoir été une fois l'adorée, l'obsédante, l'impitoyable, même pour finir haïe...
Commentaires :