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En musique comme en beaucoup d'autres choses, je m'enthousiasme lentement. D'ailleurs les quelques élans immédiats pour un morceau récent ne durent pas. Mais ils peuvent revenir des années plus tard, avec une oreille plus attentive prêtée aux textes, aux mélodies, souvent aidée du soupçon de vécu en plus qui vous la fait mieux comprendre.
Je serais bien en peine de soutenir qu'un tel ou une telle est le nouveau Cobain ou que Chose est un imposteur qui fait du faux rock que Hendrix il doit s'en retourner dans sa tombe, à la limite je pourrai émettre un avis dans une dizaine d'années. Je n'ai aucune animosité a priori contre les djeuntalents, il me faut juste le temps de dépasser les hystéries d'une saison pour trouver le coeur de m'y intéresser. Après tout, le monde a toujours mis du temps à reconnaître les génies, je ne fais pas exception.
Et c'est donc un énorme plaisir quand le hasard me fait tomber sur une perle, ne serait-ce avec quarante ans de retard. Et quand en plus elle est à peine connue et qu'alors je peux me la péter branchouille c'est encore mieux. C'était il y a quasiment un an lors d'une séance de cinéma à minuit près du Panthéon en compagnie d'une bande de sympathiques cinémeux, un film allégorique et conceptuel, sans paroles, qui pour tout dire n'a convaincu qu'un des deux hémisphères de mon cerveau (sans vraiment savoir lequel non plus), jusqu'à sa dernière scène: un humanoïde en flammes marchant à travers le désert aux accords d'une ballade folk d'une tristesse infinie.
Je n'avais pas eu le temps d'en saisir l'auteur au moment du générique, Google me donna la réponse. Ainsi je découvris une poignée d'articles sur ce chanteur "le plus célèbre des années soixante dont personne n'a jamais entendu parler". Une biographie qui ressemblerait à une liste de faits divers entrecoupée de petits miracles, de l'incendie de son école qui fera de lui un des rares survivants de sa classe à l'âge de 11 ans et accessoirement handicapé à vie, une guitare, une rencontre avec Elvis Presley, une des années plus tard avec Paul Simon et un unique album, guitare-voix enregistré en trois heures, planqué derrière un écran, tétanisé à l'idée que des gens le regardent jouer, des concerts, un bref amour, puis un autre, la mort d'un fils et une lente descente de trottoirs en hôpitaux et quelques tentatives d'album avortées. La suite de sa vie reste très incertaine, on l'a cru mort dans un accident d'avion en 1967, certains l'auraient vu refaire sa vie en Suède, d'autres le disaient tenir sous un faux nom une station service au fin fond du Montana. Il s'est en réalité éteint en 1999. Hier, quoi.
Et donc il y a ces chansons, ces dix chansons qui composent son album. Dix petites chansons désarmantes de simplicité, de tendresse et de désespoir mélangés sur les arpèges obsédants d'une seule guitare et après lesquelles il ne reste presque plus rien à dire.
Commentaires :
WeepingWillow |
Un fan lui a ouvert une page myspace: |
stupidchick 18-05-08
à 23:16 |
merci de faire partager cette trouvaille
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à 23:13