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Musique, fichtrediantre!

Tribune
Marguerite :
marie-pierre : J'ai été très intéressée par vos différentes remarque, vos extraits de livres et le commentaire que vous en faites. Tenez-moi au courant, merci.
Bien à vous,

Marie-Pierre Gauthier
Sendy : hi??
Sledymmenly : Today is good poorly, isn't it?
Damien : Merci

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Résidus nocturnes

Nuit difficile, sommeil de feuille. Retour de vieilles angoisses devenues presque classiques à l'approche de Noël et des crises de larmes qu'elles engendrent toujours. Marque des dents sur mon poing tâchant d'oublier par une douleur plus franche et physique celle, lancinante et bourdonnante, de mon esprit. Savoir qu'au fond du coeur de chacun des membres de la famille je suis LA responsable du demi-deuil que mon absence semble devoir imposer à chaque réunion ou fête "de famille".

"Comment a-t-on pu en arriver là?" demande-t-elle alors que la question réelle qu'elle n'a même pas le courage de me balancer est "Comment peux-TU nous faire ça?". Mal a coeur parce qu'une fois de plus je préfère fuir que de prendre le diable par les cornes... Larmes parce que si j'en bave au quotidien c'est parce que j'ai choisi de me débrouiller seule, et tant pis pour les vacances dans la propriété familiale et tant pis pour les soussous mis de côté sur le livret d'Epargne et le joli appartement de province... Et pourtant parfois j'aimerais tellement pouvoir me réveiller sans avoir à me faire de soucis pour les jours à venir. Mais je résiste à chaque fois. Au point ou j'en suis avec eux, ce pas est de toutes façons impossible à faire, malgré le chant de leurs sirènes... Surtout grâce au chant de leurs sirènes, devrais-je dire... "Tu serais tellement mieux à A...s plutôt que dans cette horrible banlieue parisienne... Ils cherchent aussi des profs, là-bas, tu sais..."

Mais cette nuit, avec le pouvoir déformant des ombres, je me faisais l'effet d'être au fond d'un boyau inextricable et nauséabond, une spirale vicieuse dont mes seules forces ne suffiraient pas à me tirer. Avec la lumière du jour, cette conviction ne s'est pas tout à fait effacée.

A cela s'ajoutait le sentiment d'abandon que je retrouve dès que je n'ai pas de ses nouvelles à lui, , donnant à son silence les pires interprétations. Convaincue que, en ces temps de communications multimédiumniques, si on ne se manifeste pas, c'est qu'au fond, on n'en a pas vraiment l'envie... Autre fantôme résiduel de la nuit, d'ailleurs... Envie de me détacher, de ne plus croire des choses, de prendre ce qui vient et ne pas souffrir du reste.

Je finis par sombrer dans un étrange cauchemar durant lequel je devais mettre le petit à l'école. L'endroit en question ressemblait à une immense cage d'escalier au centre de laquelle circulait un interminable tapis roulant en spirales ascendantes et entremêlées sur lesquelles des enfants se tenaient debout en file indienne. Ils passaient l'oeil éteint devant des rampes où se trouvaient tantôt des affaires de toilette, des repas ou des instruments de travail dont ils se servaint mécaniquement. Pour déposer le petit sur cette machine infernale, il fallait prendre pour ainsi dire le tapis en marche, le déposer dessus à la volée, en faisant attention aux multiples rouages et poulies que ébranlaient le tout. Il hurlait de peur dès que je voulais l'y déposer et s'agrippait à moi de toute la force de ses petits bras tandis que je me forçais à rester sourde à ses supplications, juste attentive à ce que ses gesticulations ne le fassent pas basculer dans les rouages. Je pensai à ce moment là à un mode de conjugaison latine - qui pourtant n'existe pas - qui signifie que l'action exprimée par le verbe conjugué à ce mode est faite en raison d'une obligation supérieure. Le verbe faire, à ce mode, ne se traduirait pas par "je fais", mais "je le fais parce que je le dois". Enfin je parvins à le lâcher et le vis partir avec un pauvre sourire, les mains cramponnées au bord du tapis. Soudain, ce fut comme si je me réveillais et venais de me rendre compte de l'absurdité de cette obligation. Au premier faux mouvement, il se ferait happer et broyer par les mécanismes de cette machine qu'il semblait impossible d'arrêter. Je me ruai donc dans l'escalier qui courait le long de la paroi, saisis le petit au moment où le tapis l'amenait à ma hauteur et continuait jusqu'en haut de l'escalier où se trouvaient plusieurs appartements avec la profession des locataires indiquée sur une petite plaque de laiton au-dessus de la sonnette. Je passai devant celui d'une danseuse et parvins au nôtre où il était inscrit quelque chose d'assez indéterminé. Je savais que c'était parce que nous venions d'emménager et j'étais résolue, quoi que ça doive me coûter, à lui faire désormais l'école à la maison.

Au cas où vous ne l'auriez pas deviné, ceci a été écrit par WeepingWillow, à 17:18 Pour enrichir encore un peu plus la rubrique "Oniromancie".



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